Au début de 1884, des jeunes gens s’associèrent pour former une société de musique qui prit le nom de « LES ECHOS DE LA HUNELLE ». Le règlement de la société, arrêté le 10 janvier 1884, fut approuvé par le conseil communal de Ladeuze. Ce document existe encore.
Le Comité de fondation était composé des personnes notoires de la commune: Emile DELECOURT, Polidore JOURET, François OVERLAU, Gustave DEMELIN, Florent THOMAS, César LAURENT et Emery LAURENT, instituteur et secrétaire communal qui fut la véritable cheville ouvrière de cette société à ses débuts. Ainsi qu’en témoignent les écrits qui sont parvenus jusqu’à nous, la tâche fut rude, si difficile que tout d’abord on ne crut pas à la réussite. Les éléments étaient rares, les ressources financières restreintes. Il fallait apprendre le solfège et initier au jeu des instruments. Ce fut le travail qui incomba au premier chef de musique, François DE BACKER, clerc-organiste à Tongre-Notre-Dame.
Le 26 juillet 1884, la société participa aux cérémonies du mariage de S.A. le Prince de Ligne avec Mademoiselle la Comtesse Elisabeth de la Rochefoucauld.
L’acquisition de son drapeau semble remonter à 1887. Un festival fut organisé à cette occasion; une médaille fut frappée. Ce magnifique emblème restauré il y a une soixantaine d’années porte les armoiries de la commune de Ladeuze qui sont celles de la branche cadette de la famille des Princes de Condé, éteinte en son Château de Ladeuze. De nombreuses médailles ornent ce drapeau qui, depuis 1984, est précieusement conservé à la salle de musique.
Notre bibliothèque contenant de vénérables partitions prouve que les répétitions n’étaient pas uniquement consacrées à l’étude des pas-redoublés. Les anciens nous disent qu’il y avait à cette époque 84 cabarets à Ladeuze et de nombreuses kermesses agrémentées de sorties de musique. A l’époque, la Ste-Cécile se fêtait le jour de la fête des rois (lundi perdu). Après la messe du matin, les musiciens et les membres du Comité se réunissaient pour un banquet fraternel.
A la veille de la guerre mondiale, en 1914, la fanfare se rendit à Anvers. Ce fut le dernier concert dirigé par Emile PAGE, 3ème chef de musique qui décéda après avoir passé 17 ans à Ladeuze. Après les 4 années d’interruption forcée, la fanfare reprit son activité sous l’habile direction de Edmond BOUCHEZ et la présidence de M. Omer DELBART.
De 1924 à 1931, la société est dirigée par Zéphir BROGNIEZ. Epinglons un événement exceptionnel: les 5 et 6 juillet 1924 la fanfare « Les Echos de la Hunelle » participe au grand concours international de Paris. Elle y décroche 3 premiers prix en 3ème division. Le succès de la fanfare rejaillit sur le village qui réserve aux lauréats une grandiose et triomphale réception.
En 1931, Herman HELIN remplace Zéphir BROGNIEZ. Il restera parmi nous jusqu’en 1956, année de sa mort. Depuis 1935, la fanfare communale « Les Echos de la Hunelle » est autorisée à porter le nom de société royale.
Les années 1940-1945 mettent en veilleuse l’activité de la fanfare. Revenu de déportation en Allemagne, Herman HELIN reprend ses fonctions dès octobre 1945. La société s’est reconstituée sous la présidence de Florent DELSANDRE qui depuis 1920 en était le trésorier. Comme toutes les sociétés de musique populaire, la fanfare a connu des alternances de prospérité et de crise. Chaque fois des hommes d’une trempe exceptionnelle, intègres et dynamiques, respectueux des traditions mais résolument tournés vers l’avenir, prennent en main les rennes de la société.
En 1946, dans le but de remplacer les instruments, une collecte fut organisée dans le village et rapporta à l’époque ± 14 000 F. La fanfare eut l’occasion d’acquérir à Wieze un lot de 52 instruments pour la somme évaluée à environ 60 000 F. Les membres n’oublieront jamais le geste exceptionnel du président DELSANDRE qui prêta la différence C’était à l’époque un magnifique acte de foi dans les destinées de la société.
En 1953, la fanfare se trouvait au bord de la catastrophe, à tel point qu’il fut impossible d’organiser le concert des Rameaux. Une assemblée générale extraordinaire fut convoquée. Joseph DELBART, alors président d’honneur, prit conscience de la gravité de la situation. Il provoqua un véritable choc psychologique sur les musiciens et relança la fanfare.
De 1956 à 1978, la fanfare est dirigée avec doigté et compétence par un de ses membres, enfant de Ladeuze et secrétaire communal, Joseph BROOMS.
En 1959, Joseph DELBART est amené à la présidence en remplacement de Florent DELSANDRE décédé.
Le 14 juin 1959 un magnifique festival commémora avec fastes le 75 ème anniversaire de la société. Un brillant feu d’artifices clôtura cette journée mémorable.
A partir de cette époque, des initiatives nouvelles sont lancées: une fanfare des jeunes est créée; un groupe de majorettes et une clique voient le jour en 1966. Les musiciens sont dotés d’une casquette et peu après d’un uniforme.
Unis par une amitié profonde, Joseph DELBART et Joseph BROOMS auront encore l’audace, avant de nous quitter brutalement, de proposer, au lendemain des fusions de communes, un festival musical qui rassemblerait les quatre fanfares de la nouvelle ville de Chièvres. C’est ainsi que le premier festival de l’Entité vit le jour au Centre Culturel & Sportif de Ladeuze le 3 juillet 1977. L’expérience fut couronnée de succès. 17 jours plus tard, les membres de la fanfare apprennent avec consternation le décès du président Joseph DELBART dans une petite commune des Ardennes: Sainte-Cécile.
Monsieur Francis DELBART, son fils, est appelé à la présidence, tâche qu’il assume avec fermeté et dynamisme depuis 1977.
Un malheur ne venant jamais seul, le chef Joseph BROOMS nous quittera à tout jamais le 2 juillet 1979. Yvon DUQUESNE, responsable des jeunes, est chargé de la lourde succession.
En 1979, une formation Oberbayern voit le jour afin d’animer le bal annuel.
En 1984, la fanfare fête dignement son centenaire. Un nouveau drapeau est inauguré. Qu’il soit l’emblème de ralliement des générations musicales futures.
Le samedi 11 et le dimanche 12 août 84, diverses sociétés musicales se produiront au Centre Culturel et Sportifet, en cette année jubilaire, le 8ème festival de l’Entité se déroulera à Ladeuze.
En invitée d’honneur, la Royale Moncrabeau de Namur (Les 40 molons) marquera avec brio ce centenaire des Echos de la Hunelle. De 1987 à 1994, Gilbert LECOCQ -Ladeuzois d’origine- assumera avec doigté et compétence la direction de la fanfare. Son sens inné de la musique et de la pratique de l’instrument (un des rares petit-bugle du pays) apporteront aux Echos de la Hunelle plus de finesse et de nuances dans la qualité des interprétations. Sous sa houlette, des liens seront noués avec la chorale Saint-Géry de Ladeuze. Ils aboutiront à une étroite collaboration pour l’exécution des Concerts des Rameaux et de Sainte-Cécile.
Diverses sociétés se produiront à Ladeuze au cours de ces dernières années. Le 15 juillet 1992, la 76th U.S. Army Band, en tournée européenne, s’arrêtera à Ladeuze pour une prestation inoubliable et le 16 septembre 1994, les 60 musiciens de la Fanfare Militaire Slovaque de Bratislava donneront un concert de gala de toute beauté à l’occasion du 110 ème anniversaire. Ayant connu quelques problèmes de santé, Gilbert LECOCQ souhaitera être déchargé de ses fonctions de chef de musique. 1995 verra l’arrivée d’Henri FONTAINE à la direction des Echos de la Hunelle.