Au début de l’année 1965, l’administration communale de LADEUZE eut connaissance d’une vente judiciaire de terrains et bâtiments contigus au domaine communal d’une superficie de 36 ares.
Cet événement constituait pratiquement pour elle la seule possibilité d’extension de son domaine sans devoir recourir à l’expropriation forcée. Saisissant la balle au bond, le conseil communal, par sa délibération du 16 février 1965, décida l’acquisition de ces biens pour cause d’utilité publique en se basant sur les motifs suivants: 1.- Exiguïté des cours d’école et leur manque d’ensoleillement; 2.- Instauration d’un gardiennat le midi; 3.- Possibilité de créer une plaine de jeux; 4.- Sécurité accrue pour les enfants des écoles communales; 5.- Aménagement de l’ancienne ferme en Salle de Fêtes, Maison des Jeunes, Bibliothèque, ... La vente publique de ces biens coûta à l’administration 210.000 BEF, frais compris. L’administration communale de LADEUZE, devenue propriétaire de ces biens, se préoccupa de leur aménagement. Consulté par elle, Emile BROUILLARD se chargea bénévolement de réaliser un avant-projet comprenant l’étude d’une salle de fêtes avec dépendances. Mais pour s’engager dans cette voie, il fallait l’accord des autorités supérieures. En tenant compte qu’il n’était pas dans les intentions de l’administration locale d’ériger un complexe luxueux et onéreux, il fut décidé de scinder l’ouvrage en deux parties: le gros-oeuvre à soumettre au régime de l’adjudication restreinte, le reste des travaux devant faire l’objet de marchés de gré à gré, avec emploi de main-d’oeuvre bénévole. Jean TAULET, architecte à CHIEVRES-Vaudignies, fut chargé de l’étude définitive de la première partie de ce travail dont l’adjudication fut attribuée aux Etablissements TYLNAR de Ladeuze. Les travaux débutèrent le 28 septembre 1966. Dès que l’emprunt de 500.000 BEF, destiné au financement total de l’ouvrage, fut accordé, un mouvement de solidarité extraordinaire allait permettre de parachever le gros-oeuvre. Des divers coins du village et même des environs, surgirent des professionnels de la construction: des maçons, des carreleurs, des plafonneurs, des menuisiers, des charpentiers, des électriciens, des plombiers,... aidés par une foule de manoeuvres. Grâce à leur organisation, les jeunes apportèrent une collaboration très appréciable: ils s’improvisèrent terrassiers, bétonneurs, gâcheurs de mortier, peintres, nettoyeuses. C’est ainsi qu’on put dénombrer un jour sur le chantier plus de trente personnes occupées à travailler avec enthousiasme. Et, au total, ils furent plus de cent à se dévouer sans compter Les travaux furent terminés le 1er décembre 1966. On peut affirmer que le Centre Culturel et Sportif de LADEUZE a été une oeuvre collective, désintéressée, inspirée par le désir de voir se réaliser une union plus étroite des citoyens dans le cadre de leurs loisirs et au-delà. Que le Centre Culturel et Sportif devienne une réalité durable et perfectible: c’est le voeu que la génération actuelle adresse aux générations futures. L’inauguration officielle, en présence des personnalités de la région et de Monsieur Pierre DESCHAMPS, représentant Monsieur le Ministre de l’Education et des Loisirs eut lieu le 3 décembre 1966. Des discours furent prononcés et un livre d’or fut ouvert ce jour-là. Voici le texte de la page de garde du Livre d’Or du Centre Culturel et Sportif de LADEUZE: |
Ce trois décembre mil neuf cent soixante six, a été ouvert le
CENTRE CULTUREL ET SPORTIF mis, par l’Administration Communale de LADEUZE, à la disposition de la communauté pour favoriser son épanouissement culturel, spirituel et physique dans le cadre d’une saine politique des loisirs. Le Centre sera géré par un Comité Exécutif, en dehors de toutes préoccupations politiques ou philosophiques, dans un esprit d’encouragement des diverses formes d’union de la communauté locale. Le Bourgmestre (s) Roger HANUISE |
Elie RENARD fut désigné Président du Comité.
Les sociétés locales rallièrent le Centre et notamment la Fanfare « Les Echos de la Hunelle », le « Théâtre de la Relève », le Comité scolaire, l’Etoile des enfants,... Sous sa houlette des Fêtes du Centre et de l’Amitié furent organisées de manière à récolter de l’argent pour effectuer des investissements. Le 27 septembre 1991, la population de Ladeuze a reçu avec peine et stupéfaction l’annonce du décès à l’âge de 65 ans de Elie RENARD à Uchisar en Turquie où il participait à un voyage avec un groupe d’agents de la société « Ultrabutane ACP » dont il était concessionnaire pour le Hainaut, le Namurois et le Brabant wallon. Lors de la réunion du comité du 23 octobre 1991, le point le plus important à l’ordre du jour avait trait au remplacement de feu Elie Renard. Le choix du comité s’est porté sur Pierre BROUILLARD, membre du comité depuis une dizaine d’années. Bien que déjà retenu par de nombreuses activités, il a accepté cette charge. |